Lionheart et Lisonlune avait réunis toutes les conditions nécessaires à la construction de leur établissement : l’accord du maire, l’accord de l’évêque ; il ne restait plus qu’à mettre sur pied leur projet. Ils trouvèrent une grande bâtisse abandonnée qu’ils rachetèrent pour une bouchée de pain et, emportés dans leur élan, ils se mirent à travailler d’arrache pied pour réaménager cette maisonnée encore délabrée et poussiéreuse.
Après plusieurs jours de lourds travaux, leur acharnement au travail paya et l’endroit prenait peu à peu vie. Lisonlune avait dressée quelques lits ainsi que des armoiries contenant plusieurs précieux grimoires, potions, plantes médicinales etc… tandis que Lionheart s’était attelé à réparer la charpente et à remettre les murs en état.
Une fois les lieux totalement rénovés et malgré l’absence de Lisonlune, Lionheart prit la parole en place publique afin d’annoncer, non sans une certaine émotion dans la voix, l’ouverture de cet établissement.
Oyez Oyez amiénois et amiénoises, en ce troisième jour du mois de février de l’an de grâce 1455, j’ai l’honneur de vous déclarer l’ouverture de l’hospice d’Amiens qui accueillera les malades et les nécessiteux, tout ceci avec l’aide de notre bonne et charitable Eglise qui a gentiment à accepter de nous aider. Moi et Lisonlune mettrons nos compétences en médecine à votre service en cas de petits bobos, blessures ou maladies en tout genre. N’hésitez donc pas à venir nous rendre visite !
Puis il rebroussa chemin en direction de l’hospice. Il contempla une dernière fois les locaux et remarqua que tout n’était pas tout à fait à sa place : certains livres traînaient encore sur le sol, les rayons du soleil semblaient rencontrer une certaine difficulté pour éclairer l’endroit, et, comble du comble, une fine couche de poussière recouvrait son tout nouveau bureau en chêne massif importé directement de Flandres !
Quelques patients avaient déjà mis les pieds ici même. Sans doute y'en aurait-il d'autres.