Le faucon Tarbais

Pauvre ptit faucon, allait-il voler combien de temps comme ça? Son idiot de maître Erel qui venait l'acheter à un marchand ambulant peu scrupuleux, l'avait envoyé en mission à l'autre bout du Royaume de France. Le faucon battit des ailes furieusement, énervé d'être libéré d'un bourreau qui l'enfermait en cage pour se retrouver tout d'abord entre un loup complètement fou qui chassait tout ce qui bougeait, et un chat un peu fada et sournois qui s'amusait à lui grapouillait quelques plumes. Aurait-il était chouchouté ou caliné, comme pauvre faucon emprisonnair qu'il était? Et bien non, le voilà obligé d'apporter une missive urgente à un endroit paumé et où il faisait souvent mauvais.
Il arriva enfin à sa destination de malheur. Il arriva sur une place avec un peu de monde, et atterri sur l'épaule du premier géant qu'il vit. Il lui tendit la patte pour que celui-ci décroche la lettre et la lise.
L'andouille avait pris peur et l'avait repoussé.
Il s'envola à nouveau et atterri sur l'épaule d'un autre géant de chair, qui avait une drôle de matière sur lui à la place des plumes, qu'ils étaient byzarres ces géants. Il lui tendit la patte et cette fois le géant fut plus aimable.
Il attendait, la patte stupidement en l'air qu'on lui décroche son fardeau, et jetta un regard furieux à l'autre vilain géant...

Julatine passait par là en allant chez Alric et Lison.
Elle avait assisté non sans surprise au premier atterrissage du faucon sur un villageois plutôt surpris, et apeuré... (vaillants hommes )

Se trouvant la plus proche de l'homme, elle avait vu le volatile se diriger vers elle et malgré une petite surprise, elle avait calmement tendu la main vers la patte que le faucon, perché sur son épaule, tendait vers elle.

La géante attrappa donc le parchemin, dans le but de le lire...

Le faucon regardait avec un air perplexe le geant qui prit la lettre, d'ailleurs étais-ce une géante? En tout cas, d'humeur taquine, il lui piqua du bout du bec les doigts, faisant tomber la lettre.
Sentant que la géante allait peut être s'enervé, il rattrapa doucement la lettre avec ses serres, puis lacha la lettre dans ses droles de pattes, un truc appellé main.

Elle déroula le parchemin qui disait ça:

Citation :: Chers amis Amiénois,

Comment allez vous?
Pour ma part je vais très bien, la vie en Béarn est très agréable. Les Pyrénées sont bien belles, et le soleil est ma foy très chaud aussi.
On s'fait d'bonnes parties de pêches sur l'Adour, et quelques bains de minuit aussi... Enfin j'en dis pas plus, j'veux pas vous rendre jaloux .
Sinon les gens sont bien sympatoches, les tavernes bien remplies, et les folies bien présentes!
Ensuite pour être plus sérieux, j'ai plein de boulot, presque je m'y noierai...
J'suis ambassadeur (au cas où vous seriez pas au courant ) en Bourbonnais Auvergne, biensûr je dois me taper un super gros duché, m'enfin.. C'est pas mal comme boulot, et en plus je croise Clément-Mathieu à la Chancellerie . J'suis aussi conseiller municipal à Tarbes, je gère l'économie en partie et les festivités. Pas mal de projet donc, y'a eu un grand bal masqué, qui a bien marché envers les Tarbais, et moins bien pour les autres villages, en tout cas on s'est bien amusé.
Je représente aussi la filière blé, farine, pain, ça demande du boulot aussi mais faut faire avec. On a une maire quasi absente, et j'suis obligé de gérer les crises, de renouer le dialogue entre Tarbes et les autres villes etc..
Ensuite j'sais pas si vous avez eu des échos, mais Evan et moi sommes plus ensembles, on est plus qu'amis. Enfin ça j'ai pas trop envie d'en parler, c'est trop personnel.
Puis y'a les amis. Mes ptits ex-bertincourtois restent avec moi, et on s'amusent bien. Les autres de Tarbes sont super sympa, et j'avoue qu'on est à peu près tous amis. D'ailleurs pendant que j'écris cette lettre, je Connétable accroche des clochettes sur la CaC cerbère, et elle et la prévôt veulent me faire étriper en place publique comme elles ont eu droit à un ptit saut dans un tonneau de bière . En tout cas l'ambiance est géniale, la ville est géniale, et on s'amuse bien.
Ah j'ai failli oublié, je vous présente Elaewyr, un ptit faucon que j'ai acheté à un marchand louche. J'vous préviens il a un sacré caractère.
Au cas où que mon pigeon soit pas arrivé au mariage, je souhaite mes voeux de bonheur à Lison et Alric.

J'vous bisouille tous, ptite dédicace à ma soeurette qui me manque.

A plush, Erel.

PS: vous pouvez donner un ptit mot à Elaewyr, il me les portera quand il reviendra.